business

Le Crédit Suisse a chuté : les conséquences dans la finance européenne

Le mois de mars dernier était une véritable catastrophe pour les institutions financières suisses entre autres le Crédit Suisse qui a connu une chute inévitable. C’est tout le marché financier européen qui en prend un coup. Après la chute libre des banques de Silicon Valley aux Etats-Unis, on a l’impression que ça n’en finit pas. Comment c’est arrivé ? Quelles en sont les conséquences dans la finance européenne ?

Qui est Crédit Suisse ?

Ayant vu le jour en 1856, Crédit Suisse est la banque qui est sur toutes les lèvres actuellement. Pourtant, son Histoire a bien commencé. Considéré comme le leader mondial de la gestion de fortune, il s’agit de la deuxième banque la plus populaire de Suisse. Son siège est basé à Zurich et il emploie jusqu’à 45000 personnes dans des agences qui sont éparpillées partout dans le monde. Vers la fin de l’année 2022, les actifs dont Crédit Suisse gérait ont atteint les 1331,4 milliards d’euros. Au vu des chiffres qui l’entourent, il est presque impossible d’imaginer qu’elle aurait pu faire faillite, encore plus les conséquences que cela pourrait avoir sur l’économie européenne.

Crédit Suisse intervient dans plus de 50 pays dans le monde entier. Ses activités tournent pour la plupart autour de l’investissement ainsi que de la gestion des grandes fortunes. La banque propose aussi ses services aux particuliers. Le Crédit Suisse dispose de quelques actionnaires dont le principal est la Banque Nationale Saoudienne ou SNB. Ensuite, on a aussi la Qatar Holding LLC qui détient environ 5% des actions de la banque. On retrouve à la troisième place le groupe saoudien Olayan et enfin Blackrock, l’une des institutions financières les plus importantes d’Amérique.

La chute de Crédit Suisse : ce qui s’est passé

Les problèmes de la banque Crédit Suisse ont commencé il y a des lustres. L’année dernière, la banque a commencé des démarches de restructuration, l’amenant à aller vers un actionnaire saoudien qui l’a soutenu financièrement. Le dégât était tel qu’elle avait perdu 10 G$ en 2022 et ça a commencé en 2021, plus précisément au mois de mars. L’injection de 50 milliards de francs suisses dans l’institution financière a fini par remonter l’action de celle-ci de 30%.

Des processus de rachat de dettes ont commencé à être entrepris. Toutefois, quand Ammar al-Khudairy, le président de la Banque nationale saoudienne et premier actionnaire de Crédit Suisse a annoncé qu’il ne va plus tendre un bouet de sauvetage à la banque, les inquiétudes ont commencé à se faire sentir. En effet, le risque que Crédit Suisse tire les autres banques européennes vers le fond paraît désormais inévitable. En réalité, puisque l’actionnaire saoudien avant déjà injecter du liquide dans la banque en novembre dernier, une autre injection ne sera possible qu’après que la FINMA lui donne son approbation.

Le marché européen est en panique totale, surtout qu’il n’y a même pas encore quelques mois, les banques de Silicone Valley ont aussi chuté. Les conséquences de la faillite de Crédit Suisse n’ont pas tardé à se faire sentir. Le PNB Paribas a diminué de 11.11% en mars tandis que le CAC 40 a chuté de 3.5%.

Les mauvaises pratiques au sein de la banque ont causé sa perte

Le Crédit Suisse est connu pour ses mauvaises pratiques qui, d’après les analystes, ont causé sa perte. Au fil des années, elle a accumulé les problèmes, que quasiment plus rien n’a pu la sauver. La transparence est douteuse au niveau de la banque. Déjà, en 2014, le Crédit Suisse a déjà eu des soucis avec les autorités américaines et a dû payer de grosses amendes à celles-ci. En 2022, les « Suisse Secrets » ont révélé encore plus de sombres secrets par rapport à ces pratiques.

C’est sa condamnation par le Tribunal pénal fédéral qui va l’entraîner dans sa perte définitive, car à partir de ce moment, personne ne pouvait plus rien pour elle. Une amende de 2 millions de francs suisses devait être payée. La banque s’est retrouvée dans deux scandales financiers qui ont signé sa chute.

Le rachat de Crédit Suisse par UBS

La réussite du rachat de Crédit Suisse par UBS a indigné encore plus le monde de la Finance. D’autant plus qu’il y a eu deux plaintes qui ont été déposées contre la banque et que les autorités suisses ont tout bonnement déclaré qu’elles sont sans valeur malgré que certains investisseurs obligataires analysent la probabilité de poursuivre juridiquement le banque maintenant qu’elle est reprise par UBS.

Rappelons que Crédit Suisse a été valorisée à seulement 3 milliards de francs suisses. C’est la valeur avec laquelle UBS l’avait rachetée. Le 19 mars dernier, les autorités suisses ont annoncé que les obligations AT1 qui sont les sujets des plaintes n’ont plus aucune valeur. Les actionnaires de la banque ont été plus favorisés que ceux qui ont investi dans les obligations AT1.